La première étape dans l'élaboration d'une tapisserie consiste en la création d'une maquette par l'artiste. Cette maquette est transformée en carton aux dimensions réelles de la future tapisserie. Toutes les formes sont numérotées en fonction de la couleur des laines. A chaque numéro correspond une couleur. D'autres indications apparaissent pour guider le lissier lors du tissage.
La chaîne est montée sur un métier de basse lisse. Elle est la structure de la future tapisserie. Un carton peint ou numéroté est placé sous les fils de cette chaîne. Les laines teintes aux couleurs du carton sont enroulées sur des flûtes. En tissant, le lissier sépare les fils pairs et impairs à l'aide de pédales placées sous le métier et forme la trame en suivant les motifs et les couleurs du carton avec les flûtes. La durée du tissage est en fonction de la composition et de la complexité de l'œuvre de l'artiste.
Eléments de tissage
revers d'une tapisserie : relais cousus, croisures
revers d'une tapisserie : battages, rayures
revers d'une tapisserie : lisière cousue
Pour reconnaître une tapisserie d’Aubusson
Pour qu'une tapisserie d'Aubusson soit une œuvre d'art originale, chaque modèle est limité à 8 exemplaires numérotés dans le tissage E/A n° 1, E/A n° 2 et de 1/6 à 6/6. Sont tissés également le sigle de l'atelier et la signature de l'artiste.
Chaque tapisserie doit être accompagnée d'un certificat d'authenticité comportant son nom, son numéro de tissage, ses dimensions, le sigle de la manufacture ou de l'atelier et la signature autographe de l'artiste.
Aux côtés de la tapisserie de basse (ou de haute) lisse réalisée à la main existent des productions diverses qui ne sont pas considérées comme œuvres originales :
- Les tapisseries réalisées d'après des oeuvres d'art existantes (peintures, aquarelles, dessins, etc.). De ce fait, elles ne sont pas des œuvres originales (une tapisserie tissée d'après une peinture de Van Gogh, de Gauguin ou de Modigliani par exemple est une reproduction).
- Les tapisseries Jacquard, tissage mécanique du nom du Lyonnais Joseph-Marie Jacquard (1752-1834).
- Les tapisseries sérigraphiées sur laine. C'est une impression réalisée sur un tissu reps afin de créer l'illusion du tissage.
- Les tapisseries, dites de style, désignent des œuvres de lisse, de tissage récent, réalisées selon des modèles anciens. Ne pas les confondre avec des tapisseries d'époque tissées aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.
Tissage d'une tapisserie d'Aubusson sur métier de basse lisse à Aubusson
Barlettes -Basse lisse,petites cordelettes permettant de relier les bâtons delisses aux bâtons de lames.
Barre -Basse lisse,dans l'ancien métier ; pièce en boisrond d'environ 1,80 m. de long et 12 à 15cm. de diamètre servant de levier pour donner à l'ensouple d'arrière le mouvement de torsion provoquant la tension de la chaîne. La barre est pratiquement constituée par un solide pied de chêne de diamètre approprié. L'une des extrémités de la barre est rendue solidaire de l'ensouple d'arrière par l'intermédiaire de la « manche » (voir ce mot), l'autre extrémité reçoit le câble, lui-même
actionné par le treuil. Les anciens métiers comportant cet accessoire sont désignés sous l'appellation « métier à barre ».
Camperche -Basse lisse,pièce debois destinée à supporter les sautereaux.Le camperche est placé parallèlement aux ensouples sous la nappe de chaîne, à environ 50 cm. de cette dernière et approximativement dans l'axe dumétier. Chaque extrémité du campercherepose sur des étriers eux-mêmes fixés àchacune des jumelles.
Chevilles -Haute et basse lisse,petits crampons en fer placés dans les rainures des ensouples et servant à maintenir enplace le verdillon.
Cliquet -Haute et basse lisse,petite pièce d'acier mobile autour d'un axe jouant sur les roues dentées dont sont munies les extrémités des ensouples et permettant d'immobiliser ces dernières.
Contrefort -Basse lisse,sorte d'arc boutant, en fer rond, servant à fixer au plancher les coterets.
Coterets -Haute et basse lisse,robustes bâtis en bois supportant de chaque côté du métier les axes des ensouples. Les coterets sont souvent désignés sous le nomde jumelles.
Coulisseau -Basse lisse,partie évidée du camperche dans laquelle peut coulisser le sautereau.
Coussin -De forme rectangulaire, d'environ 35 cm. sur 50 cm., se place sur lebanc en bois du métier, rendant plus confortable la position assise du lissier.
Ensouples -Cylindres en bois ouen métal dont les axes reposent sur les cote-rets ou jumelles : -basse lisse,les deux ensouples sont situées dans un planquasi horizontal; sur l'ensouple de « derrière », la plus éloignée du lissier, est enroulée la chaîne vierge, sur l'ensouple de« devant » s'enroule la tapisserie en coursde tissage.haute lisse,les deuxensouples sont situées dans un plan vertical,l'ensouple du haut portant la chaîne vierge,l'ensouple du bas la tapisserie.
Flûte -Basse lisse,sorte de navette en bois tourné qui, chargée de laine ou de soie, sert à passer les fils de trame entre les deux nappes de chaîne durant le tissage.
Frette -Cercle de fer renforçant lesextrémités des ensouples.
Gorge du verdillon -Rainure longitudinale prévue dans chaque ensouplepour recevoir et fixer le verdillon.
Grattoir -Basse lisse,sorte de petitpeigne plat, en bois ou en métal, à dents trèscourbes, servant à insérer dans la chaîne lesfils de la trame.
Grilles -Sortes de claies en bois,fixées verticalement au mur du magasind'assortiment et portant dans un plan légèrement oblique des rangées horizontales detiges de métal espacées d'environ 10 cm. danslesquelles sont placées les bobines garnies delaine. La présentation sur grilles des bobines de laines classées par familles de couleurs et par gammes permet au coloriste la recherchefacile d'une teinte déterminée.
Jambe de force -Haute et basse lisse,accessoire utilisé sur les métiers de grande dimensions pour neutraliser les flexions que peuvent prendre les ensouples sous l'effetde la tension de la chaîne. La jambe de forcese place au centre du métier entre les deuxensouples dont elle maintient le parallélisme.
Jumelles -Voir coterets.
Jumelles de tension -Haute etbasse lisse,dispositif, dont l'essentiel est une vis sans fin, placé sur chaque coteret et dont la manœuvre permet de donner un mouvement de translation à l'ensouple de derrière du métier de basse lisse ou à l'ensouple du bas du métier de haute lisse.
Lissesoulices -Basse lisse,petitescordelettes embarrant dans le métier chaque fil de chaîne. Tous les fils de numéro pairsont embarrés dans une même série de lisses,tous les fils de numéro impair dans une autre
série. Les lisses de chaque série sont reliées ensemble par le bâton de lame (voir ce mot) qui, actionné lui-même par une pression dupied sur une marche fait abaisser sur 40 cm. une des nappes de chaîne. —Haute lisse,seuls les fils de chaîne de la nappearrière sont équipés de lisses; la nappe est maintenue écartée par le bâton de croisure . Les lisses supportées par laperche de lisses , actionnées partraction de la main, permettent d'amener enavant les fils de la nappe arrière et de les croiser avec ceux de la nappe avant qui restefixe.
Manche -Dans les anciens métiers à barre, accessoire de fer permettant de fixerle tendoir à l'ensouple.
Marches -Basse lisse,sortes depédales en bois reliées aux bâtons de lisse parl'intermédiaire du sautereau. En appuyantalternativement sur chaque marche le basse-lissier fait abaisser l'une ou l'autre des nappesde chaîne.
Peigne -Outil du lissier, habituellement en buis, à l'aide duquel il tasse fortement les duites dans la chaîne.
Perche de lisse -Haute lisse,pièce debois fixée au-dessus de la tête du lissier,parallèlement aux ensouples et servant de support aux lisses.
Poinçon -Outil en fer servant àégaliser les fils de chaîne.
Râteau -Voir vautoir.
Rolls -Tubes en carton tenantlieu de bobines sur lesquels, venant de filature, sont livrés les fils de coton pour chaîne.
Roue à bobiner-Sorte de rouetservant à dévider les écheveaux sur lesbobines.
Roueà flûter-Sorte de rouet servant à dévider les bobines sur les flûtes.
Sautereau -Basse lisse,de l'italien« saltarella », petite danseuse. Accessoire enbois et métal évoquant une balance. Aux fléaux de cette balance sont accrochés enhaut les bâtons de lame et en bas les marches.Les sautereaux sont placés dans le coulisseaudu camperche.
Table à dessin-Basse lisse,plancheplacée à quelques centimètres sous la nappe de chaîne contre l'ensouple de devant et sur laquelle repose le carton. On dit aussi planche à dessin.
Tentoir -Dans les anciens métiers à barre, sorte de levier en bois permettant par l'intermédiaire d'un câble et d'un treuil de donner à l'ensouple sur laquelle il est fixé à l'aide de la manche, un mouvement detorsion.
Toupie -Appellation courante du sautereau.
Tourillons -Axes de rotation enacier fixés à chacune des extrémités desensouples.
Tournette -Sorte de tambour en forme de cage à écureuil servant à déviderles écheveaux.
Treuil -Basse lisse,dans les anciensmétiers à barre, un petit treuil en bois supporté par un bâti fixé à une des jumelles permet, à l'aide d'un câble, de manœuvrer labarre et d'obtenir la tension de la chaîne partorsion de l'ensouple d'arrière.
Vautoir -Haute et basse lisse,épaisse règle de bois plantée de clous et servant à monter la chaîne sur les métiers.
Verdillon -Sorte de tringle en fer servant à fixer dans les gorges des ensouples le début et la fin de la chaîne.
Pierre Augeraing - Denys Barraband - Jacques Beby - Jehan Bertrand - Michel de La Brugière - Nicolas Cartaud - Jean de Chanet - Jean Chaumeton - Jacques Corneille - Léonard Deyrolle - Jehan du Cluzeau - Pierre Delarbre - François Deschazaulx - Michel Dumonteil - Pierre Fourton - Jehan Furgaud - François Galland - Jacques Garreau - Simon Grellet - François Laisné - Jehan de Landriesve - Jean Maignat - Jehan de Maillire - Michel Maingonnat - Pierre de Marcillat - Jehan Marthelade - Pierre Matheyron - Hiérosme de Montezert - Antoine Picaud - Martial Picon - Gabriel du Plantadis - Michel Rebiere - Michel de Seiglière - Antoine Tabard - Pierre d'Ussel - Jacques Vallenet - Léonard de Vialleix - Gabriel de Vitract - Jean Wask
Abattage -Sorte de double potence, placée au-dessus des barques de teinture, permettant d'y suspendre, par l'intermédiairedes lissoirs, les écheveaux sortant du bain.
Barque -Cuve rectangulaire dans laquelle sont effectuées les opérations deteinture.
Bouillon -Teindre au bouillon,expression indiquant que la température dubain de teinture dépasse 100°C.
Brassage -Opération de remuage, effectuée à l'aide du cassin, pour assurer la répartition homogène de la matière colorante dans le bain de teinture.
Cassin -Sorte de grande louche encuivre à long manche en bois servant à diluerla matière colorante et à l'introduire dans le bain de teinture; est utilisé également poureffectuer le brassage.
Chevillon -Bâton de bois, servant, à l'aide de l'épart, à tordre les écheveaux de laine pour les essorer aprèsteinture.
Colorant -Produit tinctorial employé pour la teinture des laines et soies. Jadis les matières colorantes étaient d'origine végétale: garance, indigo, gaude, campêche, orseille, etc. oumême d'origine animale : cochenille. Actuellement, on emploie des matières colorantes synthétiques, la plupart dérivées des carbures contenus dans le goudron de houille.
Coloriste -Terme désignant lesspécialistes chargés d'effectuer échantillonnage et assortiment et de contrôler la teinture. Le coloriste doit avoir l'œil sensible et éduqué, capable de déterminer et apprécier de très faibles écarts de teintes.
Epart -Pièce de bois de forme tronconique d'environ 60 cm. scellée et servant à l'aide du chevillon à essorerles écheveaux après teinture ou à les torsaderpour les ranger dans le magasin aux laines.
Garniture -Apport de matière colorante dans un bain de teinture.
Lissoir -Bâton en bois dans lequel sont enfilés les écheveaux de laine dont ils permettent la manipulation dans le bain deteinture.